6 mars 2017 • Annonce •
La situation qui prévaut au Sahel se caractérise par des tensions socio-politiques, des difficultés économiques des pays de la sous-région, des régimes politiques fragiles et une instabilité sécuritaire symbolisée par l’incapacité à contrôler l’étendue des territoires et notamment des zones frontalières. Les évolutions de l’instabilité régionale, ces dernières décennies, interrogent sur l’adéquation des mesures prises face aux défis sécuritaires et en matière de développement. Les actions sécuritaires ne suffisent pas : c’est à l’interface de la sécurité avec le développement que les solutions seront trouvées.
Alors qu’un nombre considérable de stratégies (bilatérales et multilatérales) visent à enrayer les menaces à la stabilité, force est de constater qu’un hiatus s’opère entre les discours, les volontés et les réalisations effectuées sur le terrain. En parallèle de ces mobilisations politiques, les réflexions sur la problématique sécuritaire au Sahel fleurissent, sans pour autant avoir les effets escomptés, à savoir : appréhender avec acuité la complexe équation sahélienne.
Partant de là, et au vu des moyens conséquents dépêchés pour le Sahel, le temps est venu de réfléchir à la mise en place de nouveaux outils pour pallier les insuffisances d’analyses des causes réelles de l’insécurité et permettre davantage de synergie et de cohérence dans les actions menées en faveur des Etats sahéliens.
La mise sur pied du Réseau de réflexion stratégique sur la sécurité au Sahel (2R3S) vise à créer un outil de réflexion et une plateforme de dialogue et de travail entre les chercheurs spécialisés dans la région et les praticiens nationaux (Défense, Diplomatie, Développement). Le réseau produira des analyses et des recommandations à vocation opérationnelle, destinées à enrichir les politiques et les outils des gouvernements, des institutions et des organisations sahéliennes et de leurs partenaires.
2R3S sera un outil aux mains des Africains sahéliens afin de renforcer les capacités des États en recherches et analyses et de créer le lien recherche-institution-praticien. C’est pourquoi les premières actions entreprises ont été de trouver des points d’ancrage institutionnels dans les États membres du G5 Sahel + Sénégal et de s’adosser sur le déjà-existant afin de ne pas créer un organisme supplémentaire.
Un tel dispositif d’expertise non-institutionnel, au service des décideurs et des acteurs directement impliqués dans la gestion de la crise sahélienne, offre l’avantage de mobiliser en toute indépendance les capacités et les personnes ressources en Afrique et dans le reste du monde afin de les relier plus étroitement aux acteurs publics et aux structures institutionnelles.