L’annihilation programmée de Hong-Kong impose une clarification de la politique chinoise de la France

Laurent Amelot et Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheurs associés à l’Institut Thomas More

Juin 2020 • Note d’actualité 68 •


Le 28 mai 2020, l’Assemblée populaire nationale chinoise a voté comme un seul homme une loi sur la « sécurité nationale » qui sera imposée à Hong-Kong. En rupture avec le fameux principe « Un pays, deux systèmes » censé régir ce territoire entre 1997 et 2047, Pékin viole la Constitution et les libertés de Hong-Kong, avec Taïwan en ligne de mire. En vérité, on ne s’étonnera pas qu’un régime de type léniniste agisse de cette manière. Aussi la France doit-elle enfin clarifier sa politique chinoise pour œuvrer à la constitution d’un front de libres nations opposées à la « sino-mondialisation ».


Alors que le « virus de Wuhan » et la pandémie partie depuis la République populaire de Chine accélèrent le déplacement des équilibres de puissance et amplifient les contradictions internationales, la décision prise à Pékin d’annihiler le statut d’autonomie de Hong-Kong teste la solidarité géopolitique occidentale et la résolution des gouvernements du cercle des libres nations. Votée comme un seul homme par l’Assemblée populaire nationale, la loi sur la « sécurité nationale » du 28 mai 2020 sanctionnera en effet tous les actes de « sécession », « subversion » et d’« ingérence ».  L’appareil de sécurité de la Chine communiste sera par ailleurs autorisé à implanter in situ ses organes. Sur le fond comme dans la forme, ce dispositif viole la Constitution de Hong-Kong.

En toile de fond de ce phagocytage, une confrontation d’ensemble avec la Chine populaire dont les intentions ultimes ne laissent guère de place au doute : imposer le « consensus de Pékin ». Aussi les gouvernements des États-Unis, du Royaume-Uni, d’Australie et du Canada ont-ils publié un communiqué au ton ferme. Ils condamnent l’irrespect des engagements internationaux pris par Pékin (voir la Déclaration anglo-chinoise de 1984), ce communiqué précédant l’élaboration d’une réponse à la mainmise sur ce havre de liberté dans le monde chinois.

Malheureusement, Paris et les capitales des États de l’Union européenne sont plus en retrait. Lourdeurs institutionnelles ou grande timidité, voire complaisance à l’égard de Pékin ? Au regard des enjeux et des perspectives géopolitiques, cette position ne sera pas longtemps tenable. La France n’est pas « ailleurs » et elle doit se rapprocher de ses alliés et partenaires régionaux afin de rassembler le Monde libre.

L’inadéquation du format européen

De fait, les propos de Josep Borrell, Haut Représentant pour la politique étrangère et de sécurité de l’Union européenne, témoignent-ils des réticences à condamner les agissements de Pékin (1). S’exprimant le 29 mai dernier, à l’issue d’une visioconférence des ministres des Affaires étrangères, il a fait part de ses « graves préoccupations » quant au projet de loi chinois qui viole la Constitution de Hong-Kong, un texte qui nuit « au respect et à la confiance mutuels » entre Bruxelles et Pékin. Pour irritante qu’elle soit, cette langue de bois serait acceptable si elle était suivie de prises de position et de propositions d’action concrètes. Tel n’est pas le cas. D’emblée, Josep Borell a exclu d’aller plus loin : « Les sanctions ne sont pas la façon de résoudre nos problèmes avec la Chine ». S’agirait-il donc d’un simple malentendu ou d’une erreur de raisonnement de Xi Jinping qu’un exercice de logique pourrait dissiper ? La compréhension de la nature profonde du système chinois et le recul historique excluent la chose (2). Comme d’autres précédemment, la civilisation occidentale est confrontée au « challenge » and « response » mis en exergue par la philosophie de l’histoire d’Arnold Toynbee.

Au vrai, l’irrésolution de l’Union européenne et de ses États membres, dont Josep Borell n’est jamais que le porte-parole, reflète les divisions internes quant à la question chinoise. Depuis une décennie, Pékin a mis à profit le peu d’intégration politique réelle de l’Union pour développer des liens préférentiels avec une kyrielle d’États centre-est européens et balkaniques rassemblés au sein du « 16+1 ». Inauguré lors d’un sommet à Budapest, en 2011, ce forum a été institutionnalisé l’année suivante à Varsovie. Du point de vue des « seize », l’objectif est de capter des investissements et des capitaux chinois déversés dans l’Ancien Monde sous couvert de « nouvelles routes de la soie ». Ainsi la Grèce, après avoir ouvert le port du Pirée à des intérêts chinois, a-t-elle depuis rallié ledit forum transformé en un « 17+1 » (2019). Dans les discussions à propos de la 5-G ou de la protection des secteurs stratégiques, ces « clients » de la Chine populaire défendent des positions proches de celles de Pékin. Ils s’opposent aussi à de fermes prises de position sur les agissements chinois dans les « méditerranées asiatiques » (mers de Chine du Sud et de l’Est). Au demeurant, il leur est commode de pointer la complaisance de Paris, Berlin et Rome à l’égard de Pékin (3).

A rebours du prétendu « Léviathan » dénoncé par les forces nationalistes et populistes, il importe enfin de rappeler que l’Union européenne ne constitue pas un acteur géopolitique global capable de poser des actes de souveraineté. En matière diplomatique et militaire comme dans tous les domaines essentiels, les décisions sont prises à l’unanimité des États membres, ce qui rend improbable une politique de fermeté inscrite dans la durée. Par « beau temps » et sur des questions n’ayant rien d’existentiel, il est certes possible d’agir en commun. Lorsque les vents deviennent mauvais et qu’il faudrait apporter des réponses à la hauteur des défis, l’Union européenne se révèle être ce que l’historien américain A. Wess Mitchell nomme un « Perhapsburg » (4). Le fait ne s’explique pas par une erreur de conception possiblement corrigée par un énième traité : ce « Perhapsburg » est par nature un Commonwealth paneuropéen, composé d’États d’autant plus jaloux de leur souveraineté qu’elle est évidée. Le cadre doit être maintenu et consolidé, mais il n’est pas le lieu adéquat pour l’élaboration d’une haute politique et d’une grande stratégie.

Le lourd héritage chiraquien

Si les autorités françaises entendent concevoir et conduire une nouvelle politique chinoise, il leur faudra privilégier d’autres cadres d’action que l’Union européenne. Au préalable, il convient de dresser le bilan peu glorieux du prétendu « partenariat stratégique » franco-chinois. Les sinolâtres s’esbaudissent de l’établissement de relations diplomatiques entre Paris et Pékin, le 27 janvier 1964, une décision gaullienne considérée comme l’exemple même du génie politique. En quoi et pourquoi ? Précédemment, le Royaume-Uni avait fait de même, sans excès rhétorique, avec pour enjeu concret le maintien du statu quo à Hong-Kong. Quant à la décision du tandem Nixon-Kissinger, en 1971, elle s’inscrivait dans la grande stratégie américaine de la Guerre Froide. Dans le cas de la France, les gains politiques et stratégiques ne sont pas tangibles, à moins de considérer comme tels les flatteries habituelles des officiels chinois. « En réalité, écrit Maurice Vaïsse, c’est un dialogue de sourds, un échec politique dont Malraux va faire un succès personnel et se glorifier, en particulier auprès de Richard Nixon en février 1972 » (5). Bientôt, sur fond de Révolution culturelle, les Pékinois défilent au cri de « De Gaulle est un chien » et des diplomates français sont frappés (1967). L’année suivante, Pékin apporte son soutien aux manifestations de mai 1968. Les « maos » se livrent à l’agitation politique et bien des intellectuels français s’adonnent à ce nouvel « opium ».

Les successeurs de De Gaulle n’accorderont pas la même importance à la Chine populaire, et l’Asie dans son ensemble est principalement considérée sous l’angle commercial. Lorsqu’au début des années 1980, Deng Xiaoping entrouvre les portes du continent chinois, l’héritage gaulliste ou le déplorable hommage de Valéry Giscard-d’Estaing à Mao Tsé-Toung (« un phare de la pensée humaine »), disparu le 9 septembre 1976, ne confèrent à la France aucun avantage comparatif. Ses parts de marché régressent même. En revanche, les relations commerciales avec Taïwan sont plus denses et, lors de la répression du mouvement de Tien Anmen (juin 1989), elles sont élargies à la sphère militaro-industrielle (vente de frégates de type La Fayette et de Mirages 2000). La normalisation ne tarde pas, mais c’est sous la houlette de Jacques Chirac, entre 1995 et 2007, qu’il faut parler de dangereuse dérive (6). Tout à sa vision d’un « monde multipolaire » présumé stable et harmonieux, Le président français fait un douteux pari géopolitique sur la Chine. Interprétant a maxima la « doctrine De Gaulle », il reconnaît l’exclusivité des compétences du régime de Pékin et soutient ses thèses relatives à Taïwan (7). A cinq jours d’une élection taïwanaise, les marines française et chinoise manœuvrent ensemble (2004). Pékin voulant obtenir la levée de l’embargo européen sur les ventes d’armes, Jacques Chirac se fait leur héraut (sans succès).

Le « virus de Wuhan » et la pandémie dont la France est l’un des pays qui aura le plus souffert appellent l’attention sur cette période funeste au cours de laquelle le « partenariat stratégique global » entre Paris et Pékin était présenté comme l’un des axes d’une diplomatie multivectorielle censée contrebalancer la puissance américaine. C’est dans ce contexte qu’a été prise la décision de fournir à la Chine populaire un laboratoire de haute sécurité biologique habilité à héberger les virus les plus dangereux au monde. Il s’agit du laboratoire P4 de Wuhan, mentionné par divers travaux et enquêtes sur l’origine et la cause de la pandémie. En 2004, le ministère des Affaires étrangères, celui de la Défense ainsi que la DGSE ont souligné les risques inhérents à un tel contrat, notamment sur le plan de la prolifération des armes bactériologiques : les autorités politiques, avec le soutien de scientifiques, en ont décidé autrement. Sur fond de désaccord franco-américain à propos de l’Irak, l’heure était au rapprochement avec Pékin et Moscou. Sitôt le laboratoire P4 livré et inauguré, les Français en ont été évincés (8). Soulignons le fait qu’aucune preuve n’a été produite quant à une « fuite » du virus depuis ce laboratoire. Il importe cependant de conserver à l’esprit ce fiasco qui n’aura pas même aidé la France à prévenir la pandémie, d’autant plus qu’il existe un autre projet en suspens : la construction en Chine par Orano (ex-Areva) d’une usine de combustibles nucléaires (9).

Vers un Quint Indo-Pacifique ?

Si la politique chinoise de la France revient de loin, divers signes montrent qu’un point d’inflexion a été atteint, puis dépassé. Assurément, l’arrogance de Pékin après la crise financière de 2008 perçue comme sonnant la fin de l’Occident, la volonté affichée de s’approprier les « méditerranées asiatiques », plus précisément la mer de Chine du Sud par où transite la moitié du commerce mondial, la répression de masse des Ouïghours qui s’ajoute à celle des Tibétains, puis l’attitude de Pékin face au « virus de Wuhan » auront dessillé les yeux des esprits sincères. Seuls ceux qui détournent le regard n’y voient rien. Un premier signe aura été la participation de Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, à la onzième édition du Dialogue de Shangri-La (Singapour, 1-3 juin 2012) pour y affirmer la présence de la France dans la zone Asie-Pacifique. Depuis, une « stratégie de défense française en Indopacifique » a été élaborée (2019). La présente pandémie a amplifié le mouvement. Une note du CAPS (Centre d’analyse, de prévision et de stratégie du Ministère des Affaires étrangères) insiste sur le « vide de puissance » qu’exploite Pékin, les vulnérabilités de l’Europe confrontée à la logique chinoise de « prédation » (mars 2020). A la suite de propos agressifs affichés sur le site de l’ambassade chinoise à Paris, l’ambassadeur a été convoqué par le Quai d’Orsay (14 avril 2020). Paris a par ailleurs refusé de dénoncer un contrat militaire avec Taipei.

Il faut accorder de l’importance à la stratégie Indo-Pacifique mentionnée plus haut, cette dernière attestant d’une vision d’ensemble de la région. Exposée le 1er juin 2019 par l’actuel ministre des Armées, Florence Parly, lors de la dernière édition du Dialogue de Shangri-La, elle repose sur une présence physique et humaine dans les océans Indien et Pacifique (les territoires d’outre-mer et leur population), des zones économiques exclusives (85 % du domaine maritime français, le deuxième au monde), des forces prépositionnées et des déploiements militaires temporaires. De Djibouti à l’archipel polynésien, la France dispose en effet de trois bases qui comprennent un effectif de 7 000 militaires. On soulignera ici l’importance du porte-avions et de son groupe aéronaval afin de peser dans les équilibres régionaux et de projeter sa puissance (10). La présence française repose également sur des coopérations avec des alliés et partenaires régionaux tels que l’Australie (programme de construction de sous-marins), l’Inde (vente de Rafale), le Japon (négociation d’un accord de coopération technologique qui pourrait avoir des prolongements militaires), voire avec des pays du Sud-Est asiatique (une possible négociation avec la Malaisie sur la vente de sous-marins et d’A-400M).

Outre la protection des territoires et des eaux placés sous la souveraineté française, les objectifs de la stratégie Indopacifique portent sur la sécurité des voies de communication et le libre accès aux espaces communs qui conditionnent la circulation planétaire. S’y ajoutent le maintien de la stabilité régionale, la préservation du multilatéralisme et une extension de la coopération dans la prévention des crises liées aux changements climatiques. En matière de liberté de navigation, on sait les ambitions de la Chine populaire à l’intérieur qu’elle nomme la « ligne en neuf traits » (elle circonscrit la quasi-totalité de la mer de Chine du Sud) (11). Par ailleurs, Pékin considère que ses eaux territoriales s’étendent jusqu’à quinze milles nautiques de ses côtes (douze selon le droit de la mer) et refuse le régime normal de « transit inoffensif » pour les bâtiments d’autres marines de guerre que la sienne. Tout cela est bel et bon. Encore faudrait-il assumer l’objectif général des puissances occidentales et de leurs alliés et partenaires régionaux : endiguer la Chine populaire et contrarier ses immenses ambitions. Cela implique une forte coopération bilatérale avec la marine des États-Unis, voire avec celle du Royaume-Uni si les Britanniques ne cèdent pas au mirage du « splendide isolement ». En perspective, la France a vocation à rejoindre le Quad Indo-Pacifique, cette structure encore lâche qui lie Américains, Australiens, Japonais et Indiens. Il est souhaitable enfin que Paris élève le niveau de ses relations politiques et militaro-industrielles avec Taïwan (12).

Pour conclure

En définitive, il s’agit donc de reconstituer un front occidental afin de contrer la « sino-mondialisation », une entreprise stratégique qui repose nécessairement sur un nombre réduit de puissances-clefs, à charge pour elles de s’adjoindre des partenaires régionaux ou d’opérer un rapprochement avec un État-civilisation de la taille et du poids de l’Inde. Dans cette affaire, les instances euro-atlantiques, aussi importantes soient-elles par ailleurs, semblent limitées à un rôle secondaire. Il serait déjà bien que l’Union européenne et ses États membres parviennent à un accord sur la surveillance et la régulation des investissements chinois dans son économie. Quant à l’OTAN, la protection des frontières orientales face à la Russie, alliée de fait de la Chine populaire (13), et de son flanc sud où Moscou opère un mouvement tournant suffisent à la tâche. Certes, les instances euro-atlantiques pourraient être le vecteur d’initiatives dans le domaine des technologies duales et des secteurs du futur (un futur accord entre les États-Unis et l’Union européenne ?) ou contribuer au « partage du fardeau » dans le cas de l’OTAN (voir aussi la question de la 5-G et de ses conséquences en matière de communication militaire et sécuritaire). Mais ces cadres d’action ne sauraient pallier les insuffisances des acteurs géopolitiques qui les composent et leur efficacité repose sur l’existence de discrets directoires associant les nations les plus allantes.

Dans cette lutte pour un nouveau « nomos de la Terre » (Carl Schmitt), il importe que les dirigeants de France et d’Europe continentale intègrent le fait que la Chine populaire n’est plus une lointaine puissance de l’Asie-Pacifique dont l’ascension serait le problème des seuls États-Unis. De l’Arctique à la Méditerranée, en passant par l’Atlantique Nord et ses annexes maritimes, la marine de guerre chinoise renforce sa présence et manœuvre avec la marine de guerre russe. Lecteurs de Spengler, les dirigeants chinois voient en l’Europe un ensemble de pays décadents, tout à la fois débouchés des « nouvelles routes de la soie » et clientèle politique qu’il serait possible d’incorporer en souplesse dans un empire informel (Tianxia : « Tout sous un même ciel »), et ce par l’argent, le phagocytage et l’intimidation. Dans cette grande Eurasie sino-russe, Moscou se livrant au maraudage géopolitique dans le sillage de Pékin, les Européens feraient en quelque sorte figure d’Asiates de l’Ouest. Il revient à la France de refuser cet anti-destin et de se placer à la pointe d’une Europe du Grand Large. Le schéma géopolitique d’ensemble est esquissé et la direction est indiquée. Il reste qu’une haute politique repose aussi sur une diplomatie publique claire et lisible : la présente situation à Hong-Kong exige que l’on parle haut et fort.

Notes •

(1) Voir l’annexe 1 « La chute de Hong-Kong » dans la note à télécharger ci-dessous.

(2) Voir aussi Josep Borrell « Confiance et réciprocité sont nécessaires à une saine coopération entre l’UE et la Chine », Le Monde, 15 avril 2020, disponible ici. On y apprend que la Chine populaire est un « partenaire de négociation » (quel est ce nouveau statut ?) en même temps qu’un « rival systémique » (une puissance hostile ?) qui promet d’« autres modèles de gouvernance » (le totalitarisme en guise de modèle?). Toujours est-il que le sommet UE-Chine prévu à Leipzig, le 14 septembre prochain, est provisoirement reporté.

(3) Rappelons que l’Italie est le seul pays du G7 à avoir rallié la Belt and Road Initiative (les « nouvelles routes de la soie »).

(4) A. Wess Mitchell, « Perhapsburg », The American Interest, 1er novembre 2008, disponible ici.

(5) Maurice Vaïsse, La puissance ou l’influence ? La France dans le monde depuis 1958, Fayard, 2009, p. 468.

(6) Jean-Sylvestre Mongrenier, « La diplomatie française au miroir du discours présidentiel », Géoéconomie, n° 40, Hiver 2006-2007 (numéro spécial consacré à « La France et le monde. Bilan d’une présidence, 1995-2007 »).

(7) Charles Zorgbibe, « Paris-Taipei-Pékin : les secrets du triangle », Politique internationale, n°104, été 2004.

(8) Voir Raphaëlle Bacqué et Brice Pedroletti, « Dans la jungle des labos de Wuhan », Le Monde, 26-27 avril 2020.

(9) Un tel transfert de technologies permettrait à la Chine populaire de les dupliquer, puis d’exporter des usines de retraitement dans certains des pays traversés par les « nouvelles routes de la soie ». Il s’y ajouterait un risque sur le plan de la prolifération nucléaire, le plutonium pouvant être utilisé dans un programme nucléaire à but militaire. D’aucuns esquiveront la difficulté en arguant du fait que la France promeut un traité d’interdiction de la production de matières fissiles pour les armes nucléaires. Ce serait négliger le fait que le multilatéralisme requiert un certain nombre de conditions objectives qui sont loin d’être réunies. Parmi elle, la bonne volonté des États parties prenantes des régimes juridiques internationaux.

(10) Jean-Sylvestre Mongrenier, La France a-t-elle besoin d’un deuxième porte-avions ?, Institut Thomas More, Note 26, mars 2018, disponible ici.

(11) Dessinée en 1947, il s’agit d’une carte qui prétend reproduire les frontières du système tributaire chinois, au-delà de la Chine proprement dite. Elle inclut des îles et archipels sur lesquels l’Empire chinois n’exerçait pas sa souveraineté. Il aura fallu que la France et le Japon se disputent les Paracels pour que la République de Chine les revendique (1932). Après avoir affirmé que la limite méridionale de sa souveraineté s’appuyait sur cet archipel, elle « découvre » les îles Spratleys lorsque la France y déclare sa souveraineté (1933). Dès lors, cet autre archipel est considéré comme appartenant de toute éternité à la Chine. Sur ce point, voir Emmanuel Dubois de Prisque, « La cartographie en Chine du rêve chinois à la réalité géopolitique », Outre-Terre, n°38, 2014/1.

(12) Jean-Sylvestre Mongrenier et Laurent Amelot, Pourquoi faut-il soutenir l’île-État de Taïwan ?, Institut Thomas More, Note d’actualité 66, avril 2020, disponible ici.

(13) Voir l’annexe 2, « L’alliance entre Pékin et Moscou » dans la note à télécharger ci-dessous.

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Les auteurs

Laurent Amelot est chercheur associé à l’Institut Thomas More. Diplômé de l’Institut d’Etude des Relations internationales (ILERI) et titulaire d’un Master 2 en sécurité internationale et défense de l’Université Lyon 3 (CLESID) et en géographie-aménagement du territoire de l’Université Paris 4 Sorbonne, il a été rédacteur en chef de la revue Outre-Terre et, en 1997, lauréat du prix Amiral Daveluy. Il est aujourd’hui chargé d’enseignement à l’ILERI et membre du groupe de réflexion Asie21. Après avoir longtemps consacré ses travaux à l’Asie du Sud-est et à l’Asie du Sud principalement, il s’est intéressé ces dernières années à la Chine, à sa politique étrangère et tout particulièrement à la dimension maritime de sa stratégie de puissance   

 

Jean-Sylvestre Mongrenier est chercheur associé à l’Institut Thomas More. Titulaire d’une licence d’histoire-géographie, d’une maîtrise de sciences politiques, d’un Master en géographie-géopolitique et docteur en géopolitique, il est professeur agrégé d’Histoire-Géographie et chercheur à l’Institut Français de Géopolitique (Université Paris VIII Vincennes-Saint-Denis). Il est conférencier à l’IHEDN (Institut des Hautes Études de la Défense Nationale, Paris), dont il est ancien auditeur et où il a reçu le Prix Scientifique 2007 pour sa thèse sur « Les enjeux géopolitiques du projet français de défense européenne ». Officier de réserve de la Marine nationale, il est rattaché au Centre d’Enseignement Supérieur de la Marine (CESM), à l’École Militaire. Il est notamment l’auteur de Géopolitique de l’Europe (PUF, « Que sais-je ? », 2020)