Avec Robert Badinter, on panthéonise une nouvelle vision de la démocratie

Chantal Delsol, membre de l’Institut, philosophe et membre du Conseil d’orientation de l’Institut Thomas More

21 février 2024 • Opinion •


Lors de l’hommage national à Robert Badinter, Emmanuel Macron a annoncé que l’ancien ministre de la Justice ferait son entrée au Panthéon. Cela consacre comme modèle un homme d’État qui, en abolissant la peine de mort contre l’opinion majoritaire de l’époque, a inauguré un nouveau type de démocratie, analyse Chantal Delsol.


Le président Macron vient d’annoncer que Robert Badinter allait entrer au Panthéon. Il est important, il est bénéfique qu’une société se donne des modèles. Une société qui ne souhaiterait plus se donner de modèles n’aurait plus aucune idée de la grandeur et se croirait pour ainsi dire parfaite, se privant dès lors de toute possibilité d’amélioration. Nous avons tous besoin d’admirer, et il n’y a rien de plus sain que cette sorte de hiérarchie légitime et reconnue par tous. La sainteté jouait ce rôle dans l’ancienne société chrétienne : on admirait les saints et on tentait maladroitement, et bien souvent sans succès, de les imiter.

La panthéonisation de la France laïque n’est rien d’autre que la sécularisation de la sainteté. Pourquoi pas ?

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