Février 2008 • Working Paper 18 •
Le 10 janvier 2008, nous avons eu le plaisir d’accueillir Alain Finkielkraut, philosophe, professeur à l’Ecole Polytechnique, producteur de l’émission « Répliques » sur France Culture et auteur de La querelle de l’école (dir. Paris, Stock-Panama, 2007) et Alain Bentolila, professeur de linguistique à l’université Paris-V-Sorbonne, auteur de Le verbe contre la barbarie (Paris, Odile Jacob, 2007) et Urgence école : le droit d’apprendre, le devoir de transmettre (Paris, Odile Jacob, 2007).
La publication par l’OCDE, au début du mois de décembre 2007, des résultats préliminaires de la nouvelle enquête PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) sonne comme un nouvel et sévère avertissement pour le modèle scolaire français : parmi les 57 pays étudiés (soit plus de 400 000 élèves de 15 ans), la France rétrograde de la 14e à la 17e place pour les lettres, de la 13e à la 17e place pour les mathématiques et du 10e au 19e rang pour les sciences, entre 2000 et 2006. Des chiffres sans appel…
L’école est en crise : voilà un fait acquis. Mais il convient de s’interroger sur les causes de cette crise : crise de la culture, de la transmission et de l’autorité, ou bien effet naturel de la massification de l’enseignement, du passage à l’ère des « nouvelles connaissances », de l’ouverture de l’école sur les courants de la société ? Voilà tout l’enjeu de la « querelle de l’école » diagnostiquée par Alain Finkielkraut. Et que faire ? Accompagner une tendance qui, pour cause de mondialisation, voudrait privilégier l’apprentissage d’Internet sur l’enseignement de Corneille et enseigner l’anglais à des enfants maîtrisant déjà mal le français ? Ou bien retrouver le chemin des fondamentaux qui ont su « fabriquer » des personnes autonomes : lecture, grammaire, dates, faits et règles de calcul. Alain Bentolila le montre, ce qui est cause dans cette querelle n’est pas le combat rejoué des Anciens et des Modernes, mais bel et bien l’avenir de nos enfants… Et ce faisant l’avenir de la société. S’il y a urgence pour l’école, c’est qu’il y a urgence pour la société dans laquelle nous vivons.