L’OTAN est-elle l’avenir de l’Europe ? Puissance et destin

Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur associé à l’Institut Thomas More

Avec le « Contrepoint » du général Bertrand de La Presle, ancien commandant de la Forpronu en ex-Yougoslavie

Mars 2006 • Tribune 9 •


La « nouvelle OTAN » est sur les rails. Et, n’en déplaise à certains, il n’y a pas que l’administration Bush pour s’en féliciter : au début du mois de février, la chancelière d’Allemagne Angela Merkel disait son souhait de voir l’OTAN renforcer ses liens avec des pays comme l’Australie, le Japon et la Corée du Sud, précisant qu’elle pouvait développer avec eux « une multitude d’activités politiques qui pourront également conduire à une coopération militaire ». Oui, l’OTAN est en train de changer d’objet… peut-être même de nature. Face aux « nouvelles menaces globales », bien des décideurs semblent prêts à globaliser l’OTAN. Et l’Union Européenne dans tout cela ? Elle se détricote, fait du surplace et présente un visage bien pâle. Jean-Sylvestre Mongrenier analyse le gap et appelle à la lucidité : l’invocation si souvent répétée du soft power, cette pierre de touche du brave new world multipolaire et onusien, tient de la pensée magique. Les sophismes, les illusions et les généralités philanthropiques ne sauraient pallier la force, la puissance et la « volonté d’être ». Pour ne pas sombrer dans les profondeurs béantes de l’histoire révolue, il appartient aux Européens de prendre la juste mesure des défis de notre temps et de se réarmer : « Comprends ou tu es dévoré », dit le Sphinx… Au temporel comme au spirituel.